2022


"RITUEL" est une pratique relativement « invisuelle » que Stéphanie Varela a débuté en septembre 2020 et qui s’inscrit dans sa démarche générale de recherche autour de l’épanouissement des femmes et de toutes les personnes qui se sentent femmes, dans l’époque contemporaine. "RITUEL" propose d'entrer en résonance avec les forces telluriques ancestrales et la puissance d’hospitalité de la planète. Les traces de cette nouvelle initiative artistique seront présentées du 10 février au 5 mars 2022 à la Galerie Marguerite Milin, dans le Marais, à Paris. D'ici là, vous pouvez contacter l'artiste pour vivre "RITUEL"...


2022



Reprendre contact avec la Terre, se laisser traverser par ses énergies subtiles et réinvestir son corps autrement; s’interroger sur la réactivation de notre lien avec les éléments naturels, voilà le programme qui se distille au cœur de "RITUEL". Les traces mnésiques de cette oeuvre témoignent d'un travail empirique mené en pleine nature avec différentes femmes, dans une posture à la fois d'ouverture et d'ancrage "sur et dans" la roche, le soleil, le vent... des liens simples qui demandent pourtant, pour être noués aujourd’hui, une réelle démarche.
          
"Cette démarche, j’ai d’abord eu le besoin physique de l’expérimenter ; comme un rituel qui s’est imposé à moi, un besoin d’ailleurs, de nature et de reconnexion intime, détachée de mon statut de mère, de compagne, ou de quoi que ce soit d’autre que juste un corps de femme accueilli sur cette planète. Notre corps est un temple sacré qui nous accompagne et nous transporte d’expériences en expériences. Il arrive que de temps à autre il réclame une alliance profonde avec la Terre qui nous porte. C’est ce que j’ai ressenti deux ans après avoir enfanté : la nécessité de déraciner le corps d’un quotidien parfois sclérosant et de partir quelques temps me recharger en pleine nature dans un endroit me permettant de ressentir pleinement ce lien sauvage que l'on a avec la Terre. Ce faisant j’ai éprouvé la puissance des roches millénaires, prêté attention à leur histoire, ressenti le vent sur ma peau et le soleil envelopper mon corps tout entier. J’ai voulu garder une image en témoin de la force que j’y ai puisé, comme un talisman qui agit par le pouvoir du rappel. Après avoir expérimenté ce rituel sur moi, j’ai souhaité le proposer à d’autres femmes. Je m’adresse ici à toutes les femmes, ou personnes qui se sentent femmes, qui souhaitent garder la trace d’une démarche rituelle les liant à un milieu naturel qui n’est pas le leur au quotidien.

Dans "RITUEL", le point d'ancrage de la pratique est une roche. La présence et le choix de cet élément minéral est primordial. Il permet de travailler à partir d’un matériau ancestral qui symbolise l’inconscient collectif et qui incarne la mémoire naturelle de la Terre. Quel meilleur témoin naturel que la roche ? Même le vénérable chêne séculaire aura périclité à travers les époques, mais un rocher millénaire aura connu les femmes de la Préhistoire et connaitra les nouvelles générations qui arrivent. Je travaille selon un principe d’exploration d’un rocher par femme. Un lieu spécial pour chacune d’elle. Je me laisse guider dans ce choix par une écoute du contexte. Parfois au sortir d’un dialogue avec elles et leurs proches, un endroit appelle nos pas." 

Photographie d'Aude Boissaye prise durant « Rituel » en novembre 2020

"RITUEL" n'est pas un objet figé exposable. C'est une entité artistique autonome, une expérience transformatrice non condensable dans une séquence figée. L'œuvre est évolutive et continue de se déployer au sein des êtres qui en ont fait l’expérience comme dans l'imaginaire de ceux qui y ont accès à travers ses traces. C’est aussi là l’aspect novateur de cette initiative qui n’a plus pour finalité l’élaboration d’un objet. Ici l’œuvre n'a pas une forme arrêtée, elle est une expérience confidentielle à laquelle le spectateur n’a pas un accès direct. Soit il en fait l’expérience en tant qu’acteur, soit il en recréé l'expérience dans son propre imaginaire. L’œuvre est ce rituel secret rendu tangible par le talisman, trace de l’événement artistique. Des talismans qui vont venir réactiver l’expérience pour les participantes et l’évoquer aux autres spectateurs. Ce sont ces talismans qui seront présentés in fine au public. Ils ont une portée universelle. Un corps particulier s’y reconnaîtra, tout en restant anonyme, et à travers lui, il parlera à toutes et à tous, essentiellement de l'engagement du corps, nu, dans une expérience avec la roche et le ciel.

Photographie de Josselin Billot prise lors du travail sur un talismans en novembre 2020

DES TALISMANS qui réactivent l’œuvre

Lors d'un second rituel, que je réalise seule cette fois, je perfore à l'aiguille chacune des images que j'ai extraite de ces différentes rencontres. Ce geste est fondateur. Pour les petits formats, je l’opère sur un coussin, toujours le même, à l’aiguille, rythmiquement, d’un seul élan. Pour les grands formats, je manie la perceuse. Il y a une certaine violence là-dedans, dans les outils et dans la technique. Un grand respect aussi, une précision. C’est un geste à la fois bienveillant et incisif qui exprime plastiquement toute l’ambiguïté de l’ombre et de la lumière de nos existences. Nos combats, douloureux parfois, mais nécessaires pour se laisser à nouveau traverser par l’énergie. Une énergie que la planète rend disponible. Une énergie contenue dans les pierres qui servent de socle à cette expérience. Des pierres en apparence immobiles et muettes qui pourtant libèrent, à leur contact conscient, une vibration subtile et aimante, dans l’accueil du vivant, comme un exemple à suivre envers elles et envers nous puisque nous ne formons qu’un.

C'est toute une expérience énergétique et sensorielle que je matérialise ainsi par le biais de ces perforations destinées à être rétroéclairées.

Les talismans sont anonymes. Ils vont poursuivre leur action dans le monde et continuer de faire rayonner "RITUEL" en exerçant leur pouvoir là où les mèneront leurs chemins qui ne sont pas prédestinés. La présentation / découverte des talismans intervient après la rencontre que je propose de vivre en pleine nature. Pour les femmes ayant vécu "RITUEL", cela réactive en elles toutes les sensations d’une expérience unique et tellement à part que l’on peut rapidement l’avoir rangée dans un tiroir presqu’irréel, au même endroit que nos rêves. Ces femmes partageront peut-être leur expérience en découvrant les talismans. Ainsi, l’œuvre se régénère et connait de nouvelles étapes de son évolution : lors d'une exposition ou au sein d'un foyer, renaissant tout autant dans l’imagination du spectateur que dans la mémoire des spectatrices-actrices qui l’auront vécu.

"RITUEL" est une œuvre immatérielle et évolutive qui se veut impliquante. Elle nous invite à être "spectateur-acteur" de sa genèse en y participant et nous propose de recréer, dans nos imaginaires, ce qui a pu la constituer, par le biais des traces mnésiques « talismans » que l’artiste compte livrer à nos regards fin 2021. "RITUEL" aura alors permis la constitution -impalpable- d’une communauté de femmes connectées entre elles à travers l’œuvre, et cela au-delà même de leur mise en présence réelles entre elles puisque, lors de "RITUEL", Stéphanie VARELA travaille chaque fois en intimité avec une seule femme. Les traces mnésiques « talismans » qui seront présentées à la galerie Marguerite MILIN dans le Marais à Paris en février 2022 proposeront au spectateur de s'immerger, ou de se replonger, dans cette pratique qui questionne le rapport à nos espaces de vie et à la place que nous réservons à la nature dans notre quotidien. 


2019


Un regard artistique contemporain sur la lactation qui permet de réactiver notre réflexion sur un thème profondément humain et fondateur pour nos sociétés. En choisissant de montrer des mères lactatrices sans leur enfant, dans l’intimité de leur corps de mères, Stéphanie VARELA se réapproprie ce thème pictural ancestral de la lactation en le modernisant de manière à la fois plastique et symbolique, donnant à voir la grâce de la féminité impérieuse et mystérieuse qui se met en place lors de cet âge d’or de la femme qui allaite. Elle y questionne le rapport de la femme à son propre corps lors de l’allaitement dont elle suggère la part sombre aussi, celle qui raconte les peurs, les doutes et la souffrance qui peuvent accompagner ce moment de vie.


2019


Un regard artistique contemporain sur la lactation qui permet de réactiver notre réflexion sur un thème profondément humain et fondateur pour nos sociétés. En choisissant de montrer des mères lactatrices sans leur enfant, dans l’intimité de leur corps de mères, Stéphanie VARELA se réapproprie ce thème pictural ancestral de la lactation en le modernisant de manière à la fois plastique et symbolique, donnant à voir la grâce de la féminité impérieuse et mystérieuse qui se met en place lors de cet âge d’or de la femme qui allaite. Elle y questionne le rapport de la femme à son propre corps lors de l’allaitement dont elle suggère la part sombre aussi, celle qui raconte les peurs, les doutes et la souffrance qui peuvent accompagner ce moment de vie.